La Tunisie musulmane
La Tunisie abrite la plus ancienne mosquée de l’Occident musulman et du Maghreb et la 4ème historique au monde: la Grande mosquée de Kairouan.
Elle est fondée par Oqba Ibn Nafaa au VIIè siècle en l’an 670 et rénovée en 730 puis complètement en 836 en ajoutant l’édifice.
“Le bâtiment est construit en pierre taillée selon le module de la brique. Ce choix dénote probablement une influence des traditions architecturales de l’Orient musulman, où la brique constitue le matériau principal de construction. La mosquée apparaît comme une forteresse percée de huit portes, hérissée de tours et de bastions. Il s’agit en fait de porches et de contreforts ajoutés aux périodes hafside et ottomane.
La cour centrale dallée de marbre est encadrée de portiques rythmés par des arcs en plein-cintre outrepassés reposant sur des colonnes antiques, faisant de cette mosquée le plus grand musée de chapiteaux romains et byzantins jamais réunis dans un monument islamique. Ainsi s’incarne l’esprit de tolérance qui a toujours caractérisé cette civilisation.
Les portiques à doubles arcatures évoquant le modèle abbasside reposent sur des colonnes doubles. Le milieu du portique côté salle de prière, correspondant à l’axe du mihrâb, est mis en valeur par une haute et large arcature flanquée de deux plus étroites, créant ainsi une disposition tripartite rappelant les arcs de triomphe romains et la Grande Mosquée de Damas (705-715). La nef située à l’arrière de ce portique est enrichie, toujours dans l’axe du mihrâb, par une coupole édifiée sous le règne d’Ibrahim II (875-902). Le portique nord est occupé par le minaret.
La salle de prière hypostyle de tradition omeyyade est composée de dix sept nefs perpendiculaires à la qibla et de huit travées. Une travée plus large longeant le mur qibli et la large nef axiale soulignée par des doubles colonnes se rencontrent formant un T, que l’on retrouvera dans l’architecture fâtimide dès le Xe siècle. La rencontre de ces deux éléments détermine une zone carrée à l’avant du mihrâb au-dessus de laquelle fut érigée une coupole nervée sur trompes dont les formes et motifs (coquilles, arcs polylobés, rosaces) s’inspirent du répertoire omeyyade tout en véhiculant certains décors abbassides (carrés posés sur la pointe,…). Une maqsura et un minbar complètent l’aménagement de la salle de prière.
Les plafonds de la salle de prière, en bois peint et sculpté, plusieurs fois rénovés, présentent des motifs caractéristiques de chaque période.
Par la diversité des formes et la richesse de son répertoire ornemental, ce monument incarne l’école kairouanaise d’architecture, qui régna exclusivement pendant quatre siècles sur une grande partie du Maghreb.
Le plan, sans doute inspiré de ceux des mosquées al-Aqsa à Jérusalem (709-715) et de Damas (706), fait montre d’une évolution notable : en privilégiant la travée du mihrâb, le plan en T voit le jour. Il servit d’exemple à la plupart des mosquées ifrîqiyennes jusqu’à l’époque ottomane et se propagea au Maghreb central, au Maroc, en Sicile, en Espagne, en Libye et en Égypte fâtimide.
La coupole sur trompes à l’avant du mihrâb se distingue par sa zone médiane, composée de colonnettes et d’arcs outrepassés, et par un décor de coquilles très élaboré dénotant une grande maitrise technique laissant penser que la construction des coupoles constitue une tradition ancrée dans la région. Il n’est pas exclu qu’elle constitue un héritage byzantin, mais on ne peut pas écarter la possibilité d’une influence des coupoles sur trompes mésopotamiennes, probablement héritées de l’architecture sassanide, qui se répandirent largement dans le monde islamique à l’époque abbasside. Ce type de coupole se propagea en Ifrîqiya, et apparut également en Sicile, au Maroc et en Égypte.” [Source: www.qantara-med.org].
Mosquée Zitouna: c’est la mosquée de la Médina de Tunis. Elle possède 184 colonnes provenant du site de Carthage.
La Tunisie juive
La Tunisie a toujours compté parmi sa population une forte communauté juive, qui habaitait dans des “Hara” et s’illustrait dans les domaines de la bijouterie et du tissu.
Le mot Hara veut dire “quatre” et fait allusion aux 4 familles qui ont obtenu l’ du sultan et de Sidi Mehrez selon la légende.
La Hara de Tunis construite par les Juifs s’étendait depuis Sidi Khlef jusqu’à Sidi Mardoum
Loin de Tunis, l’île de Jerba comprend une grande communauté juive, l’une des dernières qui est restée dans le monde arabe, et ce malgré le départ de beaucoup de juifs tunisiens vers Israël ou la France dans les années 1950. Jerba est mondialement connue par son pélerinage annuel à la synagogue de la Ghriba. En effet, chaque année au mois de Mai, des milliers de pèlerins se rendent à Jerba à l’occasion de la fête juive de Lag Ba’omer.
La Tunisie chrétienne
Le nombre de chrétiens est estimé à 25 000 (en 2012) avec 20 000 de catholiques et le reste formé de protestants et orthodoxes. L’Église catholique est représentée à Tunis par un archevêque. Les édifices religieux chrétiens en Tunisie témoignent des passages des fidèles des différentes religions dans le passé. Aujourd’hui, l’identité religieuse de la Tunisie est essentiellement musulmane, certains édifices ont gardé leur fonction sacrée alors que d’autres ont été transformés en musées ou centres culturels.
A Tunis, on ne peut pas louper la Cathédrale Saint-Vincent-de-Paul construite entre 1893 et 1897 et se situant à 2 pas du Port de France et de la médina.
Par exemple, l’église réformée du Christ-Rédempteur, est un temple de l’Église réformée de Tunisie situé au numéro 36 de la rue Charles De Gaulle à Tunis. On trouve aussi l’église Saint-George, de rite orthodoxe grec et construite en janvier 1901.
Loin de Tunis, on peut aussi citer comme exemple l’église d’Errahba dans la ville andalouse de Zaghouan, même si elle n’est plus utilisée de nos jours ou encore l’église de Beja devenue un centre culturel.
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